4l4 JOURNAL DE HENRI IU.

avoit plusieurs des principaux de la Ligue, pour me présenter à eux et leur faire entendre que j étois le lieutenant du prevôt Hardy, dont il leur avoit parlé: ce que ledit Michelet auroit fait, et m'auroit mené au logis dudit de La Chapelle, où étoient assemblez les sieurs de Bray, Hotteman, qui étoit receveur de M. de Paris; Le Turc, Rolland, général des monnoyes ; le pere La Bruyere, de Santeuil, près Saint-Gervais ; Drouart, avocat; Crucé,procureur au châtelet; Michel, procureur en parlement, et plusieurs autres. Et leur dit ledit Michelet qui J'étois, et l'assurance que Le Clerc lui donnoit de moi ; et lors me firent entendre ce que ledit Le Clerc et eux m'avoient le jour précédent proposé avec le seigneur de Mayreville : après lesquels le propos fut conclu entre eux qu'il falloit que les armes fussent achetées par moi, afin qu'ils ne fussent découverts, d'autant que le Roy avoit fait défenses à tous quinqualliers et armuriers de Paris de vendre aucunes armes ou cuirasses sans sçavoir à qui; et me donnerent un prétexte pour acheter lesdites armes : à sçavoir de dire, au cas que je vinsse à être découvert, que c'étoit pour aller en une commission secrète, en une maison forte, où il étoit besoin de mener quantité d'hommes; et me donnerent des mémoires, où eux-mêmes sça-voient qu'il y avoit des armes et gens atitrez par eux, qui faisoient semblant de les vendre secrètement. Et toutesfois je faisois le prix desdites armes sans dispute, et les faisois payer sous main par un autre, et les faisois porter la nuit en certaines maisons, qui étoient J'hôtel deGuyse,du Clerc, Compan, commissaire de Bar; Rolland, Crucé, et autres lieux, en tous les quartiers de la ville. Et en fut par moi acheté en six mois

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	4l4 JOURNAL DE HENRI IU. avoit plusieurs des principaux de la Ligue, pour me présenter à eux et leur faire entendre que j étois le lieutenant du prevôt Hardy, dont il leur avoit parlé: ce que ledit Michelet auroit fait, et m'auroit mené au logis dudit de La Chapelle, où étoient assemblez les sieurs de Bray, Hotteman, qui étoit receveur de M. de Paris; Le Turc, Rolland, général des monnoyes ; le pere La Bruyere, de Santeuil, près Saint-Gervais ; Drouart, avocat; Crucé,procureur au châtelet; Michel, procureur en parlement, et plusieurs autres. Et leur dit ledit Michelet qui J'étois, et l'assurance que Le Clerc lui donnoit de moi ; et lors me firent entendre ce que ledit Le Clerc et eux m'avoient le jour précédent proposé avec le seigneur de Mayreville : après lesquels le propos fut conclu entre eux qu'il falloit que les armes fussent achetées par moi, afin qu'ils ne fussent découverts, d'autant que le Roy avoit fait défenses à tous quinqualliers et armuriers de Paris de vendre aucunes armes ou cuirasses sans sçavoir à qui; et me donnerent un prétexte pour acheter lesdites armes : à sçavoir de dire, au cas que je vinsse à être découvert, que c'étoit pour aller en une commission secrète, en une maison forte, où il étoit besoin de mener quantité d'hommes; et me donnerent des mémoires, où eux-mêmes sça-voient qu'il y avoit des armes et gens atitrez par eux, qui faisoient semblant de les vendre secrètement. Et toutesfois je faisois le prix desdites armes sans dispute, et les faisois payer sous main par un autre, et les faisois porter la nuit en certaines maisons, qui étoient J'hôtel deGuyse,du Clerc, Compan, commissaire de Bar; Rolland, Crucé, et autres lieux, en tous les quartiers de la ville. Et en fut par moi acheté en six mois

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